Art. 01 : Altérité
Les émotions sont au coeur de nos échanges sociaux. Le sourire est déterminant dans l’accordage du tout-petit enfant et de l’adulte qui prend soin de lui. La distance et le masque entraîne la petite enfance dans une mise en tension que Rony Brauman décrit : “entre exigence de solidarité dans le danger et méfiance envers les autres potentiellement porteurs de dangers. C’est une dissonance cognitive très difficile à vivre, mais c’est cela sans doute avec lequel il va falloir apprendre à vivre.” Les professionnels de la petite enfance qui ont continué de travailler, ceux qui vont retrouver leur travail font face à une adversité inédite : faire passer dans leur regard tous leurs sourires, toute leur attention pour répondre au besoin essentiel de relation.
C’est un défi fondamental :
Faire preuve de créativité pour s’adapter et préserver la joie de la relation dans ce monde intranquille. Faire preuve de créativité pour renforcer, développer, inventer une pédagogie du sensible. Faire preuve de créativité pour se connecter à ses propres ressources afin de gérer son propre stress, ses émotions et préserver la sécurité affective de l’enfant. Faire preuve de créativité pour prendre soin de soi afin de mieux prendre soin de l’autre.
La créativité n’est pas un divertissement, elle est l’essence même de ce qui va nous permettre d’élaborer d’autres barrières à tout contexte anxiogène. La créativité est au coeur du lien pour qu’altérité ne rime pas avec hostilité.
Pic : @val.et.ses.livres et livre @ecoledesloisirs
